dimanche 7 octobre 2012

And now what?



Des fois j'ai l'impression que l'ange gardien chargé de ma vie est un gros fainéant ou qu'il adore me laisser me fourrer dans des situations gênantes juste pour la marrade. Je croyais que le but du coup du soir était le plaisir sans la gêne. je pensais avoir masterisé le principe d'un coup d'un seul en me carapatant telle la couarde mais non. J'ai oublié un léger détail. Un truc tellement évident que c'en est risible. La preuve, je ris jaune citron. Ce mec est un ami d'amis,  un électron rattaché à l'atome de ma vie sociale soit une source de gêne certifié conforme.

Conséquemment grâce à l'évènement social d'hier soir qui consacrait le nouvel appart de Sophie j'ai la joie incommensurable de savoir un tas de trucs sur sa personne. Inconnu est officiellement devenu Accointance avant même que je ne lui ré-adresse la parole, magie de la célèbre règle "l'ami de ton ami est une connaissance". Dès mon entrée dans le minuscule studio, je l'ai vu. Et il a vu que je l'avais vu. Il ne m'a pas lâché du regard de la soirée, et malgré tout mes efforts pour l'éviter dans les 25 mètres carrées surpeuplés, je me suis trouvée dans sa proche vicinalité par le truchement de l'inadvertance. L'instant fut inconfortable au possible avec une pincée d'embarrassant. Il m'a fait la bise et levé un sourcil goguenard tandis que je ramais telle la galérienne afin d'alimenter un flux de conversation futile qui n'était guère plus qu'un monologue. J'ai finis par me taire au bout de 5 bonnes minutes de bavasseries inutiles et avalé une grande gorgée de vin en réprimant une grimace vu l'amertume de la boisson.



A la quarante cinquième seconde d'un silence pesant passé à fixer des tas de choses sauf son visage, il me tends la main. Je la contemple, interloquée avant de la serrer.

" Je m'appelle Benjamin.
Il s'appelle Benjamin. Logique, il a une tête de Benjamin. 
- Je m'appelle Dahlia.

Nos mains sont resté jointes un poil trop longtemps et il l'a senti. J'ai retiré la mienne et me suis gratté la nuque en regardant le sol. Je l'entendis soupirer et je relevais la tête pour le voir se mordiller la lèvre inférieure l'air d'hésiter. Et là eu lieu le monologue le plus confondant de ma jeune vie.

- J'ai pas vraiment l'habitude de dire ce genre de choses et je sais pas comment tu vas le prendre mais je me lance. Ce n'est pas parce qu'on a couché ensemble que tu dois te sentir mal à l'aise. J'ai passé un bon moment avec toi et de mon côté ça peut en rester là sans problème. Si j'étais honnête avec toi, j'étais plutôt soulagé que tu soit partie à mon réveil. A mon avis rien n'est pire que la conversation forcé et poli du matin. Je devrais te remercier.

Je suis en plein process de ce qu'il me raconte et à ma stupéfaction face à ce tas de franchise s'ajoute largement le soulagement. Il n'est pas collant. Il n'est pas en demande. Je suis libre et tout ça n'est pas si bizarre. Peut-être.

- Bref, t'as pas besoin de me faire la conversation ou autre, si tu n'en as pas envie. Et je te jure que je ne vais pas t'harceler pour remettre ça.

Retour du sourire en coin et une légère lueur dans les yeux.

- Même si je dois t'avouer que si un de ces quatre tu veux me voir, je serais absolument pour..."

Et il s'en est allé. Comme ça. Pof. Je ne lui ai plus parlé de la soirée, mais je l'ai observé. Longtemps. Et les conclusions de l'étude ne sont pas très claires...




1 commentaire:

  1. Le mec parfait, qui sait se retirer sans être lourd et tout en douceur...

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