dimanche 27 mai 2012

That's a start.

27/05/2012: 

J'adorerai être une fille comme dans les films. Vous savez, le genre dont les cheveux ne font pas de trucs bizarres au réveil, le genre avec un mec de longue date qui ne la trompe pas, dont l'odeur au naturel est un mélange de musc et d'amande et dont la vie en générale semble aller de soi, couler de source, et ne jamais connaître le moindre accroc... j'aimerais être une fille dont la vie prend une direction. N'importe laquelle. Vraiment. Je m'en fiche.

Au lieu de ça, je suis moi: désastre esthétique, affectif et financier notoire. Ma vie au moment où je déblatères s'apparente totalement au mot NASE. Je n'ai jamais été aussi proche de la situation généreuse en merdicité que maintenant. Je compte ici toutes mes plus humiliantes mésaventures. Et croyez moi je suis une experte en la matière. Au fil des ans, j'ai développé une certaine résistance à la situation boueuse mais la dernière pépite en date m'a achevé. Je rends les armes. Je ne me bats plus. Fini les efforts. Je laisse tomber l'épilation. Je laisse tomber les fringues convenables. Et le maquillage. Et les talons. J'ai toujours mes vieilles Doc Martens quelque part. Elles sont bleu électrique et ont des semelles de 4 centimètres en caoutchouc noir jaune. Et alors? De toute façon, je songe à devenir nonne des forêts.

Dahlia Stones, bientôt domiciliée rue de la verte cambrousse.

Hm...Je dois sonner professionnelle en auto-apitoiement. Mais pas de tromperie sur marchandise ici. Je le suis. Je dois être quelque chose comme une déception à moi même. J'ai totalement foiré mon joli plan de vie que j'avais programmé à 14 ans sur un des papiers à en tête de mon père pour faire plus vrai. A 22 ans je n'ai ni le diplôme, ni l'appart, ni le job, ni le mec de mes rêves pré pubères. J'ai foiré. Et jusqu'à il y a peu je m'en fichais éperdument parce que (retenez vous de vomir) j'étais AMOUREUSE. Je sais. Dégueu.
 

Pendant 3 ans j'ai été Miss Potiche Béate. Et j'adorais ça. Trop dommage, le mec qui me rendait aussi molle dans la région du genoux est un connard. Je suis techniquement une femme trompée. C'est une étiquette assez dure à accepter. Ça fait mal quelque part tout au fond, ça creuse une plaie au carrefour entre ma dignité et là ou se trouvait ma confiance, et ça bousille tout atome d'estime de moi même dans ma poitrine.

Vous savez le pire ? La découverte de son infidélité a été on ne peut plus banale. Quand on passe par un truc aussi nul on est en droit de s'attendre à un truc un peu plus original. Ma situation n'est PAS originale. Vous savez ce que ça veut dire? La découverte a été banale donc ma douleur est tout aussi banale. Comme disent les grands Brittons: Deal with it.



Bref, comme d'hab' dans ces cas là je ne m'y attendais pas. Telle une bonne petite meuf travailleuse, en cette matinée printanièrement pluvieuse je sortais de chez moi vers 10h. Le matin je partais à un entretien d'embauche et l'aprem j'enchainais avec mon boulot au café. Ici s'ensuit l'événement qui a précipité mon célibat: à mi chemin la secrétaire du bureau où je devais me rendre m'a appelé pour décommander. J'en profitais donc pour revenir à la maison, le sourire de mise et toute jouasse à l'idée d'une heure de sommeil en plus avec K (aka l'enfoiré.) Pendant tout le temps où je montais l'escalier, telle une bonne petite meuf gentille et prévenante, je pensais à ne pas faire de bruit pour ne pas le réveiller et je marchais sur la pointe des pieds.

Quand j'ouvris doucement la porte de l'appartement, j'entendis des bruits sourds.  En tant que potiche béate j'étais encore une fois en jouasse parce que s'il était réveillé, on pouvait tout aussi bien ne pas dormir ("et plus si affinités style") Mais les bruits étaient bizarres. Plus je m'approchais de la porte de la chambre, plus ils ressemblaient à des grognements avec quelque chose d'aigu dedans.Je me précipitais sur la porte, en mode Crétine béate persuadée que l'"Amour" s'était fait le bobo massif et qu'il geignait de douleur seul dans son lit. J'ouvrais donc la porte à la volée et restais statufiée sur le pas de la porte.

"Amour" était dans la phase précédant tout juste l'orgasme et une fille rousse était sur lui. Origine des bruits aigus détectée. Impossibilité de bouger. Ralentissement des événements. Je me souviendrais toujours de ce moment. K me regarde, écarquille les yeux tandis que la fille s'agite toujours au dessus de lui.  Forte impression de ne pas être là et que tout est irréel. K repousse la fille qui glapit l'air courroucée, puis finit par se tourner dans là direction où il regarde, percutant soudainement ma présence. Je vois son visage. C'est la voisine étudiante en anthropologie, du second étage. Il dit quelque chose mais je suis sourde.

Comme un zombie j'attrape mon sac ironiquement surnommé mon "baise en ville" et y fourre des fringues au hasard. K est debout maintenant  et essaie de m'attraper par les épaules. Son contact est comme un genre de choc, quelque chose de cuisant. il sent la transpiration et l'animal. Il me dégoûte. J'ai comme une brutale envie de le frapper. Je me dégage violemment et referme d'un coup sec ma commode avant de m'en aller sans me retourner.

Je me retiens jusqu'au tournant de la rue pour exploser. C'est une crise de format intéressante. Sur le trottoir, je pleure. Dans le bus, je fulmine. Chez Hannah ma meilleure amie, je crie. Je suis une masse-sanglotante-cyclothymique-sur-canapé depuis 3 jours. J'ai pleuré l'équivalent d'une tasse de flotte king size. J'ai crié telle Alice Cooper. Maintenant, je suis déshydratée et nouvellement SDF.

Bienvenue dans ma vie.







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